Armanda
Technicienne essais électriques

Le Cap-Vert est un petit pays insulaire placé au cœur de l’Océan Atlantique, au large et à l’ouest du Sénégal. C’est la terre d’origine d’Armanda. Lorsqu’elle arrive en France, elle ne sait ni lire ni écrire le français. Elle multiplie alors les petits boulots avant d'intégrer Nexans et d’y rester fidèle. Grâce à sa ténacité, elle est devenue une figure incontournable des essais électriques.

“L’industrie, c’est une bonne chose dans ma vie.”
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Armanda
Technicienne essais électriques
“L’industrie, c’est une bonne chose dans ma vie.”

Le Cap-Vert est un petit pays insulaire placé au cœur de l’Océan Atlantique, au large et à l’ouest du Sénégal. C’est la terre d’origine d’Armanda. Lorsqu’elle arrive en France, elle ne sait ni lire ni écrire le français. Elle multiplie alors les petits boulots avant d'intégrer Nexans et d’y rester fidèle. Grâce à sa ténacité, elle est devenue une figure incontournable des essais électriques.

Qui est Armanda ?

• Armanda est arrivée du Cap-Vert en 1989. Elle a appris le français en gardant des enfants et des personnes âgées.

• Elle a été sélectionnée parmi des dizaines de femmes pour intégrer une formation industrielle, alors qu’elle ne savait ni parler français, ni utiliser un ordinateur.

• À 59 ans, elle reste fidèle à son poste, malgré les propositions d’évolution.

• Armanda a trouvé son équilibre de vie, elle a choisi de travailler le

week-end pour s’occuper de sa famille la semaine.

• Son état d’esprit : "Je ne savais rien faire, mais j’avais l’envie. Et ça compte beaucoup."

Pour vous, tout a commencé par une formation de trois mois.

Oui, c’est vrai. Je ne sais pas pourquoi ils m’ont choisie. Nous étions nombreux à candidater : des femmes, des hommes, des vieux, des jeunes, des personnes de toutes les qualités. Moi, j’étais nulle en français, mais assez bonne en maths. L’ordinateur ? Je ne savais même utiliser la souris. Mais voilà, j’étais là et j’avais l’envie.

C’était votre premier contact avec l’industrie ?

Le tout premier, oui. Je n’avais jamais travaillé dans une usine. Quand je suis arrivée, je visitais. Je me disais que l’industrie ce n’était pas pour moi. C’était intéressant, c’était juste pour voir. Et puis finalement, j’y travaille (rires).

Comment avez-vous appris le métier ?

J’ai fait trois mois d’école pour préparer un examen. Je suis redevenue une vraie écolière. Chaque jour où je venais, j’écrivais. J’ai conservé mon carnet de notes de cette période. J’écrivais à ma façon en portugais car c’est la langue officielle du Cap-Vert. J’écrivais tout ce que le formateur disait. Je le suivais comme un enfant suit sa maman. Depuis, j’ai bien grandi.

Au point de devenir technicienne au pôle des essais.

Oui, j’aime ce travail. Je teste les câbles électriques produits par l’usine.

Vous vérifiez leur conformité avant la livraison ?

Exactement. Chaque année, on me propose d’évoluer, d’aller vers autre chose. Je réponds: “Non, non, non. Ce métier me va bien. Je ne veux pas changer. Je veux rester aux essais.” Je préfère me perfectionner dans mon domaine.

Autour de vous, il y a beaucoup d’hommes.

Oui et ils sont très respectueux. Quand il y a un câble très lourd, ils sont toujours là à vouloir m’aider. Et, moi aussi, s’ils ont besoin d’aide, je suis là. La seule chose que je n'aime pas trop, ce sont les chariots.

"Je me disais que l’industrie ce n’était pas pour moi. C’était intéressant, c’était juste pour voir. Et puis finalement, j’y travaille."

"Je préfère me perfectionner dans mon domaine."

Ah bon !

Oui. Avec un chariot, on déplace les câbles et certains pèsent plus de 7 tonnes. Une fois, au lieu d'appuyer sur les freins, j'ai appuyé sur l'accélérateur. Et j’ai arraché une porte. Malgré ça, ils m’ont soutenue et dit qu’il fallait que je continue à utiliser le chariot.

On vous sent bien intégrée.

C’est vrai. J’aime bien discuter. Quand ils me voient, certains disent en rigolant qu’il faut mettre les bouchons d’oreilles car je suis bavarde (rires). Ici, ce que j’aime aussi, c’est qu’il y a beaucoup de nationalités différentes. Il y a des Marocains, des Tunisiens, des Turcs… et même des Capverdiens. Quand des nouvelles personnes arrivent, je leur montre les petites astuces que j’ai apprises et accumulées pendant toutes ces années.

Vous êtes fière de votre parcours ?

Oui, assez. J’étais comme une étudiante avec ma sacoche sous le bras et je suis toujours là. Nexans, cette formation, l’industrie… tout ça, c'est une bonne chose dans ma vie.

Vous avez transmis cette énergie à vos enfants ?

Oui, ma fille travaille ici. Elle a commencé par un job d’été. Depuis, elle est en alternance. Elle fait de la logistique.

"Quand des nouvelles personnes arrivent, je leur montre les petites astuces ."