Céline
Cheffe d’atelier

Ne proposez jamais à Céline de faire les choses à moitié, vous comprendrez très vite que cela ne lui convient pas. Mais vraiment pas du tout. Pour évoluer dans l’industrie, Céline reconnaît qu’il faut avoir du caractère et de l’intelligence. Et lorsqu’il faut faire tomber des barrières entre l’industrie et les femmes, Céline s’y emploie et encourage les femmes à s’investir sans retenue.

“Je suis considérée pour mes compétences. Pas parce que je suis une femme.”
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Céline
Cheffe d’atelier
“Je suis considérée pour mes compétences. Pas parce que je suis une femme.”

Ne proposez jamais à Céline de faire les choses à moitié, vous comprendrez très vite que cela ne lui convient pas. Mais vraiment pas du tout. Pour évoluer dans l’industrie, Céline reconnaît qu’il faut avoir du caractère et de l’intelligence. Et lorsqu’il faut faire tomber des barrières entre l’industrie et les femmes, Céline s’y emploie et encourage les femmes à s’investir sans retenue.

Qui est Céline ?

• Elle rêve de l’industrie depuis ses 15 ans et y travaille depuis plus de 25 ans.

• Après avoir été la seule femme dans sa promotion de BTS maintenance, elle est la première femme cheffe d’atelier chez Lohr, spécialiste mondial systèmes de transport innovants.

• Elle est fière d’avoir aidé d’autres femmes à progresser à des postes d’encadrement.

• Les quotas? Elle les refuse et préfère une progression basée sur les compétences.

• Son état d’esprit : “Certains me surnommaient tsunami. Si c’est pour balayer les préjugés, alors je revendique ce surnom.”

Le goût de la mécanique vous vient de l’enfance ?

Oui, j’ai toujours voulu faire de la mécanique. Dès ma sortie du collège, je voulais étudier ce domaine. Peut-être est-ce dû à mon père qui travaillait dans la maintenance? J’en avais envie mais j’ai dû insister pour intégrer une classe de 2nde technique.

Y avait-il beaucoup de filles dans votre classe ?

En 2nde, nous étions 11. L’année suivante, nous n’étions plus que 2. Et en terminale, j’étais la seule (rire). Lorsque j’ai passé mon oral de BTS, il y avait un professionnel dans le jury. Il s’est étonné de ma présence et a cru bon d’ajouter: “Une femme n’a rien à faire dans l’industrie.” J’ai envie de lui faire savoir que j’y travaille depuis 30 ans et que je suis cheffe d’atelier dans un grand groupe.

Et par la suite ?

J’ai évolué pendant 27 ans chez Hager, un groupe qui conçoit des solutions électriques pour rendre les bâtiments plus sûrs, plus intelligents et plus durables. J’ai bénéficié de nombreuses formations, particulièrement sur le management. Ensuite, j'ai eu envie de changement.

Et très vite, vous basculez chez Lohr ?

Oui, ils m’ont recrutée en 8 jours ! J’ai été tout de suite bien accueillie. Le matin, j’arrivais à l’atelier et j’allais dire “bonjour” à tout le monde. En l’espace d’un mois, j’avais mémorisé presque 200 prénoms et cela a été apprécié. Aujourd’hui je suis considérée pour mes compétences. Pas parce que je suis une femme.

Y-a-t-il beaucoup de femmes dans vos ateliers ?

Pas vraiment. Dans l’atelier où je suis, nous sommes 2 sur un effectif de 200 à 250 personnes. Pour autant, je ne suis pas favorable aux quotas. Je préfère la reconnaissance et le mérite. On ne peut pas donner des responsabilités à des femmes qui n’auraient pas les compétences.

Et on ne peut pas non plus les empêcher d’avoir des responsabilités si elles en ont les capacités.

Absolument. Tout au long de ma carrière, j’ai aidé des femmes à devenir cheffe d’équipe. Je cherchais à leur donner confiance en elles et à prendre conscience de leurs qualités. Encore aujourd’hui, je leur explique que je ne dois rien à personne, ni le salaire que je touche, ni les responsabilités que j’ai. Je ne le dois qu’à moi et à mon travail.

"Oui, j’ai toujours voulu faire de la mécanique."

"Je ne dois rien à personne, ni le salaire que je touche, ni les responsabilités que j’ai."

Que faut-il dire aux jeunes filles et aux femmes qui pourraient intégrer l’industrie ?

Je leur demanderai : “Savez-vous ce que c’est l’industrie ?” Et je ne crois pas qu’elles sachent ce que c’est. L’industrie, c’est passionnant et épanouissant. Moi, j’aimerais bien m’ennuyer de temps en temps mais ce n’est jamais le cas. (rire)