Christelle
Ingénieure produit

Malgré un bac en poche, Christelle se voit refuser tous les accès aux BTS et DUT. Elle enchaîne alors les petits boulots et les doutes avant de retenter sa chance pour un BTS Papeterie. Elle y est admise, finit major de sa promotion et poursuit ses études dans une école d’ingénieurs. Elle est la preuve que “tout le monde a sa place”.

“L’industrie m’a sauvée. Je suis devenue ingénieure.”
Fermer
Fermer le portrait
Christelle
Ingénieure produit
“L’industrie m’a sauvée. Je suis devenue ingénieure.”

Malgré un bac en poche, Christelle se voit refuser tous les accès aux BTS et DUT. Elle enchaîne alors les petits boulots et les doutes avant de retenter sa chance pour un BTS Papeterie. Elle y est admise, finit major de sa promotion et poursuit ses études dans une école d’ingénieurs. Elle est la preuve que “tout le monde a sa place”.

Qui est Christelle ?

• Christelle a cru qu’elle n’était “pas faite pour les études”.

• Sa détermination ne l’a jamais quittée. Même après des premiers “non”.

• Elle a choisi l’industrie pour “rester dans un milieu d’hommes” où elle aime “la franchise, la communication directe”.

• Aujourd’hui, elle est ingénieure fiabilité chez Danfoss. Elle travaille entre la France, la Chine et le Mexique.

• Elle milite pour déconstruire les stéréotypes, en interne comme en externe.

• Son état d’esprit : “Je veux prouver à ma fille que tout est possible. Peu importe d’où tu viens.”

Comment avez-vous débuté dans l’industrie ?

Après avoir eu un Bac STL (Sciences et Techniques de Laboratoire), j’ai candidaté pour différents BTS et des DUT mais, partout, j’ai été refusée. J’ai alors voulu faire une année de fac pour me remettre à niveau en maths mais les notes n’ont pas suivi. J’ai fini par penser que je n’étais pas faite pour les études. Pendant 18 mois, j’ai donc travaillé avant de repostuler pour un BTS Papeterie où j’avais été précédemment refusée.

Vous étiez sacrément motivée ?

Oui, j’ai rédigé une lettre de candidature de six pages. Le directeur m’a dit: “Les jeunes qui ont galéré comme vous, ils reviennent très souvent avec la niaque.” Et effectivement, j’ai fini majeure de ma promo. Je me suis dit alors : “je ne suis pas si nulle que ça, je peux continuer”. J’ai donc fait un an de prépa, puis j’ai intégré l’ITECH à Lyon, une école d’ingénieurs avec une spécialité en plasturgie. J’ai suivi mes études en alternance et j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur.

Que retenez-vous de ces années en alternance ?

Que du bon. Je conseille l’alternance à tout le monde. Tu gagnes en maturité et, en plus, tu deviens autonome financièrement

C’est le cas pour vous. Quel est votre métier aujourd’hui ?

Depuis 4 ans, je suis ingénieure fiabilité chez Danfoss, un groupe international d’origine danoise. Ses spécialités? L’efficacité énergétique, le chauffage, la réfrigération, l’air conditionné et l’hydraulique. Moi, mon domaine, ce sont les compresseurs.

Il a fallu vous former à cet univers.

Oui, parce que ce n'était pas du tout mon métier. J’ai dû apprendre la mécanique, l'électronique, la thermodynamique. C’est assez fréquent de devoir apprendre lorsqu’on débute dans ce secteur. Personne ne détient 100% de ces connaissances et on favorise justement le recrutement de personnes qui ont envie d’apprendre.

En quoi consiste votre métier d’ingénieur fiabilité ?

Il y a des postes qui peuvent avoir le même nom dans dix entreprises mais qui s’exercent de dix manières tout à fait différentes. Mon poste se divise en deux. D’un côté, nous menons de nouveaux projets, nous cherchons à réduire des coûts de fabrication et nous veillons à la durabilité de nos équipements. Pour ces missions, je travaille en France mais aussi avec nos sites en Chine et au Mexique. Je commence tôt le matin avec la Chine et je finis ma journée avec le Mexique.

" Je conseille l’alternance à tout le monde. "

"On favorise justement le recrutement de personnes qui ont envie d’apprendre."

Vous sous-entendiez qu’il existait une autre moitié du travail ?

Nous cherchons à réduire les défaillances de nos compresseurs. Pour cela, nous les soumettons à des crash-tests intenses qui durent entre 2 semaines et 3 mois.

Être une femme, a-t-il pesé dans votre parcours ?

Parfois, quand on arrive chez un client, on peut ressentir un regard interrogateur. Mais les barrières tombent vite. En interne, c’est différent, les commerciaux m’ont toujours boostée. Ils me disaient : “Tu nous apportes des réponses techniques très complètes. Aie confiance en toi.”

Avec le recul, l’industrie vous plaît-elle toujours autant ?

Oui. Chaque jour est différent et l’industrie m’offre un bon équilibre entre ma vie pro et ma vie perso. Je gagne bien ma vie et je peux avoir deux jours de télétravail par semaine. Franchement, je ne changerais pas. J’arriverais toujours à m’épanouir dans l’industrie.

On vous sent très attachée à l’industrie.

Oui, je suis issue d’un milieu modeste et je peux vous le dire l’industrie m’a sauvée. Mes parents et ma famille aimaient me dire: “Si tu veux devenir caissière, c’est bien”. Je me suis construite toute seule et mon mari m’a toujours encouragée.

Comment convaincre des femmes à venir travailler dans l’industrie ?

Je crois que les femmes se mettent souvent des barrières. Elles ont été élevées avec des plafonds de verre mais il faut les exploser. Aujourd’hui, il n’y a pas de frein à la réussite d’une femme. J’aimerais bien aller témoigner dans des écoles pour dire aux jeunes femmes qu’elles aussi, elles ont leur place dans l’industrie.

"Franchement, je ne changerais pas. J’arriverais toujours à m’épanouir dans l’industrie."