Gladice
Responsable développement produit

Lorsque Gladice évoque sa vie, elle le fait avec des mots choisis et inspirants. Elle partage une détermination qui ne se limite pas à elle seule. Elle s’intéresse autant à l’environnement qu’au devenir des jeunes talents féminins.

“On peut créer sa voie dans l’industrie et réussir sa vie.”
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Gladice
Responsable développement produit
“On peut créer sa voie dans l’industrie et réussir sa vie.”

Lorsque Gladice évoque sa vie, elle le fait avec des mots choisis et inspirants. Elle partage une détermination qui ne se limite pas à elle seule. Elle s’intéresse autant à l’environnement qu’au devenir des jeunes talents féminins.

Qui est 
Gladice
 ?

• Elle développe des panneaux solaires organiques

• Originaire du Cameroun, elle est devenue docteure en physique et sciences des matériaux

Son point fort : une détermination sans faille pour elle, pour les jeunes filles et pour les énergies renouvelables

Son entreprise : EN2-S, spécialisée dans les panneaux solaires organiques, plus légers, recyclables et écologiques

Son crédo : “Les sciences, la physique, les métiers de l’industrie, ça n’a pas de genre.”

Gladice, quel est votre métier ?

Je suis responsable développement produit chez EN2-S, une entreprise engagée dans les énergies renouvelables. Je travaille notamment sur le développement de panneaux solaires organiques. Cette technologie innovante est plus légère et plus facile à fabriquer et à recycler que les panneaux classiques en silicium.

Comment est née votre vocation ?

J’ai toujours été fascinée par les sciences. Petite, je voulais toujours regarder dans les microscopes de mon père qui était ingénieur agronome. Il me disait : « Gladice, si tu veux regarder dans les microscopes, il faut faire des matières scientifiques ». C’est ce que j’ai fait, malgré les stéréotypes. Ma mère, par exemple, voulait que je fasse de l’informatique comme mon frère. Mais moi, c’est la physique qui me plaisait.

Quel a été votre parcours ?

J’ai étudié la physique des matériaux à l’université de Yaoundé, la capitale du Cameroun. J’ai été classée parmi les trois premiers élèves du Master 1 et j’ai obtenu une bourse pour venir en France. J’avais un objectif clair : faire ma thèse. Et je l’ai obtenue, en collaboration avec le CEA, sur l’optimisation de la durée de vie des centrales nucléaires.

Vous aimez dire que l’industrie n’a pas de sexe, mais les femmes restent rares. Pourquoi ?

Les stéréotypes sont présents dès l’enfance. On donne des poupées aux filles, des voitures aux garçons. On n’encourage pas les filles à explorer d’autres horizons. Moi-même, j’en ai fait l’expérience. Ce n’était pas de la malveillance, mais ça montre à quel point les attentes sont différentes.

Comment essayez-vous de faire évoluer les choses ?

Je suis engagée dans l’association Femmes et Sciences. Nous intervenons dans les collèges, pour montrer d’autres modèles aux jeunes filles. Je leur dis: « On peut décider d’être ce qu’on a envie d’être, quelle que soit sa situation. » On peut quitter un pays, arriver ici, créer sa voie et réussir sa vie. Il faut croire en soi. Aujourd’hui, je suis très fière d’avoir réalisé mon rêve et, en parlant de mon parcours, d’avoir permis à plusieurs petites filles de croire en les leurs.

Qu’est-ce qui vous anime dans votre métier ?

Le fait de partir d’une idée, de la concrétiser, de la voir devenir un produit qui a du sens — pour l’environnement et pour des usages très concrets. On développe, par exemple, des solutions solaires qu’on peut implanter en Afrique. Ce sont des projets qui peuvent transformer des vies. Imaginer la fabrication locale de panneaux solaires à bas coût, c’est à la fois une réponse écologique et un levier de développement. Cela permet d’alimenter des foyers, des écoles et cela donne à des jeunes filles la possibilité d’étudier le soir.

Ce sont des projets qui peuvent transformer des vies.

C'est un signal fort envoyé à toutes les jeunes filles qui doutent, qui se battent, qui rêvent de sciences et d’industrie.

Vous avez reçu le prix Marie-Christine Leblanc qui encourage la mixité dans les métiers industriels. Que représente-t-il pour vous ?

C’est une immense fierté. Dans mon parcours, j’ai souvent dû prouver que j’avais autant ma place que les garçons. Ce prix est un signal fort envoyé à toutes les jeunes filles qui doutent, qui se battent, qui rêvent de sciences et d’industrie mais ne se sentent pas toujours légitimes.