Marie
Cheffe de secteur galvanoplastie

Marie n’est pas “née” dans l’industrie mais elle s’y épanouit. Sa trajectoire est celle d’une jeune femme qui a vite oublié les petites phrases décourageantes. Elle a su s’imposer sans changer sa personnalité et sans renoncer à ses envies. Et maintenant, elle fait tout pour que d’autres jeunes filles tracent leur voie comme elle.  

« Il ne faut pas attendre d’être parfaite pour se lancer. »
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Marie
Cheffe de secteur galvanoplastie
« Il ne faut pas attendre d’être parfaite pour se lancer. »

Marie n’est pas “née” dans l’industrie mais elle s’y épanouit. Sa trajectoire est celle d’une jeune femme qui a vite oublié les petites phrases décourageantes. Elle a su s’imposer sans changer sa personnalité et sans renoncer à ses envies. Et maintenant, elle fait tout pour que d’autres jeunes filles tracent leur voie comme elle.  

Qui est 
Marie
 ?

• Bien que réservée, elle manage une équipe de 15 personnes

• A travaillé dans l’horlogerie de luxe avant de travailler dans l’industrie du traitement de surface

Son point fort : une confiance en elle, construite pas à pas

Son entreprise : dans l'aéronautique, elle dispose d'un atelier de traitements de surfaces.

Son credo : « J’ai appris à me faire confiance et à sortir de ma zone de confort  »

Marie, comment êtes-vous arrivée dans l’industrie ?

J’ai toujours aimé les sciences appliquées, le concret. J’étais bonne en maths, mais ce qui m’intéressait surtout, c’était d’en voir l’utilité. La chimie, la mécanique, l’électronique… c’est là que j’ai trouvé ma voie.
Petite, j’ai visité des usines (Perrier, Haribo) et les machines automatisées m’ont toujours fascinée. Je crois que ces visites qui étaient des découvertes pour moi m’ont fait aimer l'industrie. Dans ma famille, c’est plutôt l’agriculture, la fonction publique ou le domaine médical. Personne ne travaille dans l’industrie. Même s’ils ne connaissaient pas ce monde, mes proches m’ont toujours soutenue. C’est précieux et cela fait toute la différence.

Avez-vous connu des freins lors de vos débuts ?

Pendant mes études, aucun. En revanche, à l’entrée sur le marché du travail, j’en ai connu quelques-uns. En entretien, on m’a parfois dit clairement qu’on écartait mon CV parce que j’étais une femme timide et que ça ne collerait pas en atelier. Ils craignaient que je le vive mal face à un environnement plutôt masculin. Ça ne m’a pas découragée mais plutôt motivée. Je me suis dit : “Tant pis pour eux.” Ces entreprises n’étaient sûrement pas le bon endroit pour moi. J’étais sûre de trouver mieux ailleurs. Et c’est ce qui s’est passé.

Aujourd’hui, vous managez une équipe de 15 personnes ?

Oui. Cela pouvait ressembler à un énorme défi car je suis une personne réservée, pas du tout autoritaire. Mais j’avais envie d’évoluer et j’aimais particulièrement travailler au sein d’un atelier de production. J’ai été formée, j’ai appris à me faire confiance, à sortir de ma zone de confort. Je suis restée moi-même tout en prenant de l’assurance. J’entends régulièrement qu’une femme doit souvent faire plus ses preuves qu’un homme. C’est probablement vrai mais après, une fois qu’on a démontré ce que l’on savait faire, on est respectée et ce n’est plus un sujet.

Le traitement de surfaces est un métier complexe, non ?

C’est surtout très stimulant. Dans un environnement de production comme le mien, chaque jour est un nouveau challenge. Il y a des aléas, de l’imprévu, ce n’est jamais la même journée et il faut avoir une double compétence : technique et humaine. On peut aimer la chimie et aimer les personnes, ce n’est pas incompatible !

Quel message adresseriez-vous à une jeune femme qui songe à l’industrie ?

Qu’elle a toute sa place. C’est normal d’avoir peur, de douter. Mais l’industrie, ce sont des défis quotidiens, un vrai terrain d’épanouissement. Il ne faut pas attendre d’être parfaite pour se lancer. Il faut oser, tester, avancer.
Peut-être que nous, les filles, on ose moins que les garçons parce qu’on a moins de repères et de modèles à qui s’identifier. Du coup, on se met plus de freins je pense. Débarrassez-vous de ces freins !

C'est ce que vous auriez aimé qu'on vous dise ?

Moi, j’aurais aimé entendre ce discours plus jeune. Aujourd’hui, je sais que j’ai trouvé ma place, et j’ai envie de transmettre ça à mon tour. À travers mon travail, mais aussi en accueillant des apprenties, en partageant mon expérience. Dans l’industrie, on est très heureuse.

"J’ai été formée, j’ai appris à me faire confiance."