Mathilda
Manager d’équipe en cybersécurité industrielle

Rien ne prédestinait Mathilda à travailler dans le domaine de la cybersécurité industrielle. Pourtant, elle y a trouvé sa place. Sans détour, elle dit combien ce métier est passionnant et qu’il manque cruellement de femmes. Elle s’emploie à ce que cela change.

“Dans l’industrie, les relations humaines sont simples.”
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Mathilda
Manager d’équipe en cybersécurité industrielle
“Dans l’industrie, les relations humaines sont simples.”

Rien ne prédestinait Mathilda à travailler dans le domaine de la cybersécurité industrielle. Pourtant, elle y a trouvé sa place. Sans détour, elle dit combien ce métier est passionnant et qu’il manque cruellement de femmes. Elle s’emploie à ce que cela change.

Qui est Mathilda ?

• Elle a 25 ans de carrière dans l’informatique.

• Elle a découvert l’industrie, il y a 4 ans seulement, et depuis, c’est une passion.

• Elle s’est intéressée très tôt à la cybersécurité en découvrant qu’elle est au cœur de nos vies.

• Au sein d’Alstom, elle manage une équipe de 20 personnes et pilote des projets d’envergure.

• Elle regrette de voir encore trop de femmes s’auto-censurer.

Son état d’esprit : “Changeons de logiciel, l’industrie a besoin de nous. Les talents féminins sont attendus.”

Vous n’êtes pas vraiment “née dans l’industrie” ?

Non, pas vraiment. J’ai commencé par un DUT informatique, puis j’ai évolué entant que développeuse et cheffe de projet dans l’IT. À l’époque, la cybersécurité n’était pas identifiée comme un vrai métier. Cependant, je voyais bien que ça devenait un sujet.

C’est ce qui vous a donné envie de vous former ?

Oui. J’ai voulu approfondir mes connaissances en préparant un master en cybersécurité en cours du soir. Des collègues m’ont vanté l’industrie ferroviaire. Ensuite, une collègue m’en a reparlé en me disant que ça me correspondrait très bien. Alors j’ai postulé. Quelques temps plus tard, j’ai été recrutée chez Alstom, en cybersécurité industrielle.

Qu’est-ce qui vous a plu dans ce secteur ?

La dimension concrète du métier. Je peux monter dans les trains et me dire : “J’ai contribué à sécuriser ça”. J’éprouve un vrai sentiment d’utilité. C’est tangible, palpable.

Quelle image aviez-vous de l’industrie avant d’y entrer ?

Une image un peu archaïque, celle d’un mammouth un peu lent. J’avais bien tort. Dans l’industrie, il y a une énergie énorme, de la recherche et des projets sur le long terme. Et puis, j’ai surtout aimé l’aspect simple des relations humaines. Il y a bien moins de chichi que dans d’autres secteurs que j’ai pu côtoyer. Ici, on va droit au but. On ne tourne pas autour du pot. On sait où on doit aller pourque ça avance. 

Vous-même, vous êtes rapidement devenue manager.

Oui. J’ai commencé comme cheffe de projet cybersécurité et j’ai évolué rapidement en tant que manager. Le fait que je sois une femme n’a pas été un sujet. J’avais les compétences et le profil qui correspondait. Aujourd’hui, je manage une vingtaine de personnes. C’est ça aussi l’industrie.

En tant que femme, avez-vous rencontré des freins ?

Honnêtement, non. Je n’ai jamais eu le sentiment d’être freinée ou stigmatisée. Le vrai problème, c’est qu’il n’y a pas assez de candidatures féminines. Actuellement je n’ai qu’une femme dans mon équipe, une seule. J’aimerais en recruter davantage, mais elles ne postulent pas. J'ai l'impression que ce sont davantage les femmes qui ne viennent pas dans l’industrie que les hommes qui les en empêchent.

"Je peux monter dans les trains et me dire : “J’ai contribué à sécuriser ça”. "

"J'ai l'impression que ce sont davantage les femmes qui ne viennent pas dans l’industrie que les hommes qui les en empêchent."

Que faites-vous pour changer ça ?

Je suis intervenue dans les écoles avec la Fondation Blaise Pascal. Je viens parler aux collégiennes, aux lycéennes pour leur dire qu’elles peuvent exercer tous les métiers. Je tiens à montrer qu’une femme peut faire de la cybersécurité, des maths et de l’ingénierie. À l’île Maurice, j’avais travaillé dans une équipe totalement mixte et c’était fluide. En France, trop de métiers sont encore genrés.

Que diriez-vous à une jeune fille qui hésite à se lancer ?

Qu’il ne faut pas attendre de remplir tous les critères avant de se lancer. Les femmes souffrent trop de ce syndrome et ont tendance à vouloir cocher toutes les cases avant de postuler, alors qu’un homme n’hésite pas à y aller même s’il n’en coche que deux. C’est dommage, car on a besoin de talents féminins.

Qu’est-ce qui vous fait vous lever tous les matins ?

L’utilité, faire en sorte que les gens soient heureux et voyagent en sécurité dans un train qui fonctionne bien.  Ce que je fais aujourd’hui a un vrai sens et sera encore utile dans 10 ou 15 ans.

"Ce que je fais aujourd’hui a un vrai sens et sera encore utile dans 10 ou 15 ans."