Natasha
Adjointe responsable qualité

Natacha avait prévu un passage éclair dans l’industrie mais l’éclair s’est transformé en coup de foudre. À ceux qui lui promettaient quelques orages, elle a fait valoir son envie. Même ses collègues japonais ont été impressionnés.

"Ma motivation était là, je savais que je pouvais y arriver."
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Natasha
Adjointe responsable qualité
"Ma motivation était là, je savais que je pouvais y arriver."

Natacha avait prévu un passage éclair dans l’industrie mais l’éclair s’est transformé en coup de foudre. À ceux qui lui promettaient quelques orages, elle a fait valoir son envie. Même ses collègues japonais ont été impressionnés.

Qui est 
Natasha
 ?

• Adjointe responsable qualité.

• 25 ans dans l’industrie.

Son point fort : veille à tout (vraiment à tout), du respect des procédures à la conformité des pièces livrées, en passant par la formation des équipes ou l’exigence des audits internes et externes en France (et parfois même à l’international).

Ses autres qualités : réactive, rigoureuse et le goût de la transmission.

Son entreprise : EAGLE ABC Technology développe et produit des composants pour applications électromagnétiques dans l’automobile, l’aiguillage des trains, les machines à tisser ou dans le domaine médical.

Son crédo : “J’adore apprendre en permanence, je me nourris de ça”.

Votre carrière doit quelque chose à votre mère ?

Oui, elle travaillait dans l’entreprise où je suis aujourd’hui. J’ai commencé comme opératrice, j’avais 19 ans. Je plaçais des pièces dans des moules et je les récupérais après le surmoulage de celles-ci..

C’était une vocation dès le départ ?

En effet, je n’avais qu’un but, c’était d’évoluer. Mes parents sont tous les deux ouvriers. Je me suis toujours dit que je ferais tout pour évoluer même si je partais de la base. Je me suis lancée sans savoir que j’allais pouvoir y arriver. Après plusieurs postes, je suis devenue adjointe responsable qualité en 2024. Aujourd’hui mes parents sont fiers de mon parcours.

Et tout cela, sans formation technique au départ ?

Aucune. À l’origine, j’ai un BEP secrétariat. J’ai arrêté mes études quand j’ai commencé à travailler ici, à l’âge de 19 ans. Je les ai reprises plus tard et j’ai obtenu mon DAEU L (Diplôme d’Accès aux Études Universitaires) en candidat libre en 2009. L’expérience, je l’ai faite sur le terrain. Je n’avais pas de diplôme technique, mais une grande motivation et une volonté d’évoluer. L’entreprise m’a également accompagnée en me proposant des formations et en me faisant confiance.

Comment vous sentiez-vous au sein de ce milieu très masculin ?

J’étais déterminée. Bien sûr, j’ai eu quelques moments de doute. Parfois, il me fallait prouver deux fois plus qu’un homme pour mériter ma place mais j’y suis arrivée.

Racontez-nous ces moments-là.

Il m’est arrivé de me retrouver en réunion avec des hommes qui disaient la même chose que moi. Eux, on les applaudissait mais pas moi. Je me disais alors: « Ce n’est pas possible, je vais leur prouver le contraire». Et c’est ce que j’ai fait. C’était quelquefois énergivore et je reconnais aussi que j’ai eu des petits coups de blues de temps en temps. Mais la motivation était là. Je savais que je voulais y arriver.

Quel moment de votre carrière vous a particulièrement marquée ?

En 2024, j’ai eu la chance de partir au Japon. EAGLE ABC Technology a été rachetée par un groupe Japonais en 2015. Sur place, nous étions peu nombreuses parmi de nombreux hommes. J’en étais fière. Une belle récompense pour tout le travail accomplit.

Je n’avais pas de diplôme technique, mais une grande motivation et une volonté d’évoluer.

Ce trophée est la reconnaissance de mon parcours dans l’industrie.

Comment cela ?

À ce moment-là, j’ai mesuré la chance que j’ai eue de pouvoir évoluer ainsi : avoir un poste à responsabilités et être reconnue dans mon travail. Tout cela n’est pas un acquis partout. Il serait temps que ça bouge et que ça change.

Vous avez reçu le trophée Industri’elles. Que représente-t-il pour vous ?

Une vraie fierté. Ce trophée est la reconnaissance de mon parcours dans l’industrie, mais je le vois aussi comme un symbole pour toutes les femmes qui doutent encore. Parce que si j’y suis arrivée, elles peuvent aussi y arriver.