Peggy
Manager transition environnementale

L’histoire de Peggy tient (un peu) à une question posée par sa maman et (beaucoup) à sa motivation et à la constance de ses efforts. Elle n’a pas hésité à commencer sa carrière avant même la fin de ses études.

“Ce ne sont pas les quotas qui nous font réussir. Mais nos compétences.”
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Peggy
Manager transition environnementale
“Ce ne sont pas les quotas qui nous font réussir. Mais nos compétences.”

L’histoire de Peggy tient (un peu) à une question posée par sa maman et (beaucoup) à sa motivation et à la constance de ses efforts. Elle n’a pas hésité à commencer sa carrière avant même la fin de ses études.

Qui est Peggy ?

• Elle commence comme stagiaire chez Conductix, elle y travaille depuis trente ans.

• Elle a occupé des postes variés : commerce international, direction de site industriel, développement RH, accompagnement au changement.

• À 40 ans, elle reprend des études, valide un master RH puis un diplôme de coach professionnel et une certification au management du changement

• Pour décrire son parcours, elle évoque la curiosité. Pas le carriérisme

• Son état d’esprit : “On ne réussit rien tout seul. Il n’existe pas de super(wo)man.”

Vous êtes manager du changement dédié à la transition environnementale. En quoi cela consiste-t-il ?

Nous construisons la stratégie de transition environnementale de nos sites de production Conductix. Nous avons déployé un outil de calcul du bilan carbone sur nos 13 sites mondiaux. Nous travaillons aussi bien avec l'Europe que les Etats-Unis ou la Chine.
Nous avons également déployé un outil d'analyse de cycle de vie des produits. Nous regardons l'ensemble des impacts environnementaux de nos produits, pas seulement l'impact carbone. Enfin, nous nous intéressons à la traçabilité des substances préoccupantes. Nous travaillons tous ces sujets-là en mobilisant et impliquant l’ensemble de nos équipes.

Quel a été votre parcours pour arriver à de telles responsabilités ?

Je vous dis tout ? Ma maman travaillait à la cantine de l'entreprise. Donc, elle connaissait à peu près tout le personnel et elle a demandé au service export s'il ne prenait pas des stagiaires parce que j’étais étudiante dans un master de commerce international. Et c’est comme ça que j’ai fait mon stage chez Conductix entre ma deuxième et ma troisième année.

Et après ?

Après, ils m'ont rappelée. Je n'avais pas fini mon diplôme mais ils m'ont dit “On a un poste pour vous d’assistante commerciale export, êtes-vous intéressée ?”. Je leur ai répondu que je n’avais pas terminé mes études. Ils m'ont dit “Essayez de faire les deux en parallèle”. Et c’est ce que j’ai fait. Je travaillais la journée et, le soir, je récupérais les cours. Voilà, c'est comme ça que j'ai démarré dans l'industrie.

Diriez-vous que c’était un parcours facile ?

J’avais trois handicaps en un : j’étais une femme, pas ingénieure, et potentiellement en âge d’avoir des enfants. (sourire)

Mais finalement, cela n’a pas été un handicap ? Vous avez fait plein de choses.

Oui, j’ai fait de l’export, de l’après-vente, de la direction commerciale avant de reprendre mes études à 40 ans pour préparer un master RH. Je me suis retrouvée avec des jeunes de 25 ans mais c’était passionnant.

Arrive le jour où vous prenez la direction du site de Belley (Ain).

Oui, 250 personnes, 60-65 millions de chiffre d’affaires. C’était un vrai challenge. Je leur ai dit : “Êtes-vous bien certains de vouloir de moi ?” Ils m’ont dit “oui” et je me suis retrouvée à manager des gens avec lesquels j'avais travaillé pendant des années. C’était intense mais passionnant. Ensuite, après l’obtention d’un diplôme de coach certifié, il m’a été proposé de travailler sur l'accompagnement au changement.

"Nous travaillons tous ces sujets-là en mobilisant et impliquant l’ensemble de nos équipes."

"J’avais trois handicaps en un : j’étais une femme, pas ingénieure, et potentiellement en âge d’avoir des enfants. (sourire)"

Et c’est à ce moment que vous bifurquez vers l’environnement ?

Oui, ma première mission, c’est la transition environnementale. Avant, on avait de petites initiatives. Là, on parle d’engagement fort. Nous ne sommes plus dans les écogestes citoyens mais dans une vraie stratégie d’entreprise.

Trente ans dans la même entreprise, ce n’est pas banal. Pourquoi être restée ?

Je suis curieuse. J’aime apprendre et apporter à celles et ceux qui me font confiance. Je n’ai jamais eu de vision carriériste. Jamais. Mais j’ai pu bien évoluer. J’ai besoin d’harmonie. C’est important de faire les choses dans l’harmonie. Je suis dans le collectif. J’ai un côté caméléon, j’essaie de comprendre la vision des autres.

Votre parcours est marqué par une grande diversité de responsabilités.

C’est très révélateur des entreprises industrielles. D’une part, nous avons du mal à attirer les talents. Donc quand elles trouvent quelqu’un d’engagé, elles misent dessus. D’autre part, dans l’industrie, les postes sont moins figés. Il y a de la place pour créer et élargir son scope. J’aime bien dire que dans l’industrie, il y a de la créativité, de l’action et du renouveau.

Et quelle est la place des femmes dans cet univers industriel ?

Le plus grand ennemi de la femme, c’est parfois elle-même. Elle ne s’autorise pas à évoluer. Regardez mon propre cas. Quand on m’a proposé la direction du site, j’ai dit que je ne pensais pas être la plus compétente. Or il y a de plus en plus de femmes dans l’industrie et à des postes de responsabilités. Ce ne sont pas les quotas qui nous font réussir. Mais nos compétences. (sourire)

"Nous ne sommes plus dans les écogestes citoyens mais dans une vraie stratégie d’entreprise."