Sandra
Opératrice-régleuse

À 46 ans, Sandra ne s’arrête jamais. En trois ans, elle a quitté la restauration, découvert l’industrie, décroché un CDI, repris des études et validé un diplôme d’opératrice-régleuse. Soutenue par sa famille, poussée par l’envie de se prouver qu’elle en était capable, elle incarne cette force discrète qui ne lâche rien.

“Il n’y a pas d’âge pour se réorienter et s’épanouir.”
Fermer
Fermer le portrait
Sandra
Opératrice-régleuse
“Il n’y a pas d’âge pour se réorienter et s’épanouir.”

À 46 ans, Sandra ne s’arrête jamais. En trois ans, elle a quitté la restauration, découvert l’industrie, décroché un CDI, repris des études et validé un diplôme d’opératrice-régleuse. Soutenue par sa famille, poussée par l’envie de se prouver qu’elle en était capable, elle incarne cette force discrète qui ne lâche rien.

Qui est 
Sandra
 ?

• Elle a commencé en intérim, sans rien connaître à l’industrie

• Elle a repris ses études à 43 ans et s’en réjouit

Son point fort : elle aime apprendre même si elle a deux fois l’âge de son prof

Son entreprise ? Calip, spécialiste de la mécanique de précision

Son état d’esprit ? “Qui ne tente rien n’a rien. Il ne faut pas avoir de regrets dans la vie.”

D’un échec, vous avez fait un rebond ?

Oui, je venais de perdre mon travail en restauration. J’arrivais à un âge où je me suis dit : “Je n’ai pas profité de mes enfants. Il est peut-être temps de changer.” Alors j’ai fait comme tout le monde, je suis allée voir les agences d’intérim. On m’a fermé des portes parce que mon CV ne correspondait pas. J’ai insisté : “Laissez-moi une chance, une journée ou une semaine.” J’ai tenté, j’ai insisté et une porte s’est ouverte.

Cette porte ouverte, c’était chez Calip ?

Non, c'était chez Farmaclair. Je ne connaissais rien à l’industrie. Mais j’étais curieuse, minutieuse. On m’a proposé un CDI, puis une formation pour devenir opératrice-régleuse. Dix mois d’études, un diplôme, et un nouveau métier. Depuis, j'ai changé d'entreprise, je m'épanouis aujourd'hui chez Calip.

Reprendre une formation à plus de 40 ans, ce n’est pas trop compliqué ?

Au début, j’ai eu très peur. La mémoire n’est plus forcément la même. Tous les jours, je me demandais : “Est-ce que je vais y arriver ?” Mais mes enfants m’ont beaucoup soutenue. Mon fils, qui travaille aussi dans l’industrie, m’a aidée pour les plans. Il m’a dit : “Si tu fais quelque chose, va jusqu’au bout.” Et je l’ai fait.

Qu’est-ce que cette formation a changé en vous ?

Elle m’a donné confiance. J’étais une personne plutôt effacée. Là, on m’a dit : “Tu es capable.” On ne propose pas une formation comme ça à tout le monde. On m’a fait confiance. Et j’ai réussi. J’avance plus vite dans l’industrie que dans la restauration. Ici, en trois ans, j’ai évolué bien plus qu’en vingt ans dans le service en salle.

Comment ça ?

Ici, ce n’est jamais pareil. D’un jour à l’autre, tout change. Mardi, j’ai fait de la production. Hier, du réglage. C’est la surprise du chef ! Et j’adore ça. J’apprends tous les jours. C’est comme ça que je progresse et que j’évolue.

Et votre vie personnelle a-t-elle changé ?

Oui, j’ai retrouvé un équilibre. Je vois ma famille, je pars en week-end, je prends des vacances. Avant, je les voyais partir sans moi. Aujourd’hui, on fait des sorties ensemble. Ça change la vie.

"J’ai tenté, j’ai insisté et une porte s’est ouverte."

"Oui, j’ai retrouvé un équilibre. Je vois ma famille, je pars en week-end, je prends des vacances."

Pour en revenir à votre formation, vous étiez à côté d’élèves plus jeunes ?

Pendant ma formation, il y avait notamment un jeune garçon de 21 ans. J’en avais 43. Il m'a appris plein de choses et j'étais contente. Nous étions deux générations différentes et c'est le plus jeune qui apprenait le métier à la personne la plus âgée. J’ai trouvé ça super. Il n’y a pas d’âge pour se réorienter et s’épanouir.

Quel message adresseriez-vous à une femme de 40 ans qui hésite à se réorienter ?

“Essaie. Tu n’as rien à perdre. Si tu n’aimes pas, tu n’aimes pas. Au moins tu n’auras pas de regrets.” Moi, je n’ai aucun regret. Il faut oser, sinon on passe à côté de sa vie. J’ai connu des moments difficiles. Il m’est arrivé de pleurer dans ma voiture parce que je n’avais pas de salaire. Depuis, j’ai rejoint l’industrie. Je suis dans une entreprise où on me fait confiance et je suis heureuse.