Véronique
Superviseure de production

Véronique a commencé dans l’industrie de la santé sans rien connaître à ce secteur. Venue pour quelques semaines, elle y travaille toujours. Technicienne puis manager, elle a su s’imposer dans un univers d’hommes sans renier sa féminité, avec une volonté de fer et le goût du collectif.

“On m’a vite fait confiance.”
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Véronique
Superviseure de production
“On m’a vite fait confiance.”

Véronique a commencé dans l’industrie de la santé sans rien connaître à ce secteur. Venue pour quelques semaines, elle y travaille toujours. Technicienne puis manager, elle a su s’imposer dans un univers d’hommes sans renier sa féminité, avec une volonté de fer et le goût du collectif.

Qui est 
Véronique
 ?

• Elle a commencé comme agente de conditionnement à 18 ans avant de devenir manager à 25.

• Si elle n’a pas de diplôme de grande école de commerce, sa volonté lui a ouvert les portes en grand.

• Elle pilote la production de dispositifs médicaux et manage 40 personnes chez LISI Médical

Son point fort : une volonté calme mais inarrêtable.

Son état d'esprit : “J’étais la première à mon poste. Je n’ai pas eu peur. L’envie, ça change tout.”

Véronique, le hasard fait bien les choses…

Oui, dans ma vie pro, c’est le cas. Je suis arrivée par hasard dans l’industrie. J’avais obtenu un bac pro comptabilité et aucune envie de rester derrière un bureau. J’avais besoin de travailler, je cherchais dans la région de Caen. On m’a proposé un poste d’agente de conditionnement dans l’industrie de la santé. J’y suis allée pour un mois et demi… et je n’en suis jamais repartie.

Vous avez rapidement évolué. Comment cela s’est-il passé ?

Oui, on m’a vite fait confiance. Très vite, mon directeur de production m’a proposé de suivre une formation de technicienne de ligne. Il n’y avait jamais eu de femme à ce poste. J’ai été la première. Il y avait des réglages mécaniques, un peu de charge physique…Ce métier était perçu comme masculin. Moi, j’ai adoré. J’ai tenu ma ligne, j’ai battu des records de production. Ça m’a donné envie d’aller plus loin.

D’où votre évolution vers le management ?

Exactement. J’ai demandé à rencontrer les ressources humaines de l’entreprise. Je leur ai confié mon envie de devenir manager. Ils avaient déjà repéré mon profil. J’ai suivi une formation avec l’UIMM pendant un an. La condition, c’était de réussir la certification. Je l’ai obtenue. Et à 25 ans, je suis devenue manager dans l’usine où j’ai commencé. Aujourd’hui, je travaille chez LISI Médical où je gère une équipe de 20 personnes, qui va bientôt passer à 40.

C’était un vrai challenge ?

Oui, j’ai dû faire mes preuves. J’étais jeune, j’étais une femme et attentive à conserver ma féminité. Je me suis entendu dire “Barbie, va te faire les ongles” quand j’étais opératrice. Cela ne m’a pas découragé. J’ai avancé sans plan de carrière. Mais avec une sacrée envie. Quand je suis devenue technicienne, quelques-uns ont essayé de me freiner mais j’ai tenu bon. J’ai eu ma volonté et j’ai aussi eu des alliés. Un collègue m’a poussée à postuler quand je n’osais pas. Il m’a dit “Tu as toutes les capacités, tu ne t’en rends pas compte.” Et quand j’ai annoncé mon envie de devenir manager, ma RH m’a soutenue à 100 %. J’ai aussi été très bien formée par certains hommes, bienveillants et ouverts.

Aujourd’hui, vous êtes superviseure de production. Quel est votre rôle ?

J'encadre un groupe autonome de production. Mon rôle est très complet : je planifie et organise l'activité, je m’assure du respect des délais, de la qualité et de la sécurité. Je gère aussi les congés, les absences, les imprévus comme les pannes, et je fais le lien entre le terrain et les autres services… C’est hyper-dynamique. Il faut être réactive et organisée, trouver des solutions. Aujourd’hui ne ressemble ni à hier ni à demain. Chaque journée est différente, il faut sans cesse s’adapter et trouver des solutions.

Qu’est-ce que vous aimez dans l’industrie ?

L’évolution. Tu peux partir de rien, apprendre sur le terrain, te former, progresser. Et puis c’est un environnement vivant. C’est du pilotage, de l’analyse, de la stratégie, de l’humain. On ne s’ennuie jamais. Et ça, il faut le dire à toutes celles qui veulent intégrer l’industrie.

"J’y suis allée pour un mois et demi… et je n’en suis jamais repartie."

J’ai avancé sans plan de carrière. Mais avec une sacrée envie.

Que leur diriez-vous plus précisément ?

De venir voir. D’essayer. L’industrie, ce n’est pas fermé, ce n’est pas réservé aux hommes. Il y a de la logistique, du management, de la qualité, de la production… Dans l’industrie, une femme peut très bien gagner sa vie et s’épanouir. Les femmes occupent de plus en plus des postes importants et c’est tant mieux.